Le Nord édition Avesnois Octobre 2008

François Dufour, un artiste en son atelier

Parmi les 939 artistes du Nord qui ont décidé de vous ouvrir les portes de leur atelier à l'occasion des Portes ouvertes des ateliers d'artistes  (voir p.5), François Dufour vous accueillera chez lui, à Neuville-en-Avesnois.

Dès que l'on entre dans la cour de son ancienne ferme, on est happé par les grosses figures rondes et joufflues de ses personnages. Quelques oies géantes complètent aussi une basse-cour bien réelle. Dans l'atelier à proprement par- ler, des dizaines de sculptures de toutes tailles se disputent votre attention. Mais écoutons plutôt leur créateur : « Je commence par dessiner mes person- nages. Puis je transcris mon idée dans la terre, une sorte d'argile, que je cuis à 1000 °C environ. Ensuite, je sculpte le même modèle, dans les mêmes dimensions, dans le bois - du chêne ou plus souvent de l'orme, mon bois de prédilection. Je commence par le découper à la tronçonneuse avant de le travailler avec mes outils, je laisse le bois sécher et enfin je peins la sculpture. Dernière chose, importante pour moi, je lui donne un titre. » Un titre travaillé, lui aussi, à l'exemple de ce jardinier baptisé Les quelques mots de Bioforce, bêcheur d'octobre.

La sculpture, François Dufour l'a découverte très jeune. Il faut dire qu'il était « complètement imperméable » aux études : « J'étais toujours dans mon univers. Les seules choses que j'aimais, c'était le dessin et les rédactions. » Un

artiste dans son atelier

Dans l'atelier, des dizaines de sculptures de toutes tailles...

professeur de dessin des Beaux-Arts qui donne des cours dans son école remarque l'écolier récalcitrant. Il lui permet d'entrer aux Beaux-Arts de Cambrai à l'âge de... 13 ans et demi ! Et là, même s'il est de loin le plus jeune, « ça s'est très bien passé ». L'adolescent découvre toutes les techniques artis- tiques qui lui serviront plus tard. A 20 ans, il enseigne le dessin, mais y renonce cinq ans plus tard, devant le manque de motivation de la plupart des élèves. Pour gagner sa vie, il aide un de ses frères à restaurer des meubles anciens, mais s'adonne désormais

surtout à sa vraie passion : la sculpture. Aujourd'hui âgé de 58 ans, il travaille parfois sur des commandes publiques - comme ce Jules Mousseron pour la ville de Denain ou Philoprof pour l'université de Valenciennes, des œuvres hautes de 2,50m ! - mais reste toujours fidèle à son style cocasse, plein d'humanité et, pour certains, dérangeant...

9, rue du Maréchal Foch
à Neuville-en-Avesnois.
Atelier ouvert les vendredi 17, samedi 18
et dimanche 19 octobre,
de 15h à 20h.

Texte : Françoise Poiret-Colonge / Photo : Christophe Bonamis